Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)

[Lettre à mon Inconnue]
Inconnue,


Je te souhaite le bonsoir. En ce tardif instant, je pense que pour combler le vide qui sépare nos deux mondes, nos deux visions différentes, et pour que l'on puisse se comprendre l'une et l'autre, il faut non pas parler, puisque je n'y arrive pas et toi non plus apparemment, mais simplement s'écrire. C'est à la portée de chacune d'entre nous, et pourtant cela reste un pas à franchir.
J'écrirai à la fois pour toi, mais aussi pour eux qui me voient, ceux qui me lisent par dessus ton épaule, la mienne aussi. Nos fantômes respectifs. Pour qu'ils voient et qu'ils sachent, d'une certaine façon.
Ce que j'ai lu dans ta lettre pour la plupart je le savais déja. Ton amour pour elle. Je le voyais, et puis je ne suis pas née de la toute dernière pluie non plus.
De plus, ce que tu as entendu de sa propre bouche, avec ses propres mots, je l'ai entendu moi aussi il y a si longtemps, très longtemps me semble-til, mais je n'ai pas entendu ni vu que cela. J'en sais un tas. Et je me dis parfois, quand je vois certaines choses, que c'est compréhensible.
Parce que tu ne peux qu'imaginer la difficulté de vivre avec quelqu'un comme ça. Quelqu'un qui n'arrête pas de se meurtrir dans sa chair, parce que meurtrit par les autres. Quelqu'un qui se laisse sans cesse tomber sur la mauvaise pente, à tel point qu'on en croirait qu'il y trouve le seul plaisir qu'il lui reste. Vivre avec quelqu'un que l'on aime, mais dont on ne peut plus rien espèrer, quelqu'un qui s'est fermé, isolé, enfermé. Pour une personne qui veut vivre, découvrir ou profiter, c'est forcément difficile. Quand on essaie de l'aider, de s'y rattacher, mais qu'au fil des années on constate que ça ne mène à rien alors forcément on a plus envie d'être là, on veut partir. Et puis, peut être aussi que tu te souviens de ça, mais pas du reste ? Non ?
En tout cas, je le comprends parfaitement, parce que j'ai eu ma dose aussi. Je ne sais plus si ça vaut encore le coup de rester là, de me battre et d'insister presque seule. De me meurtrir l'esprit sans arrêt pour un résultat nul. C'est triste mais c'est comme ça. Les insauvables. Difficile à croire. C'est pour ça que j'espère toujours, dans le fond. Sait-on jamais.
Elle est partie, et tu t'es sentie seule. Un peu comme quand la Mienne m'a quittée. Un gouffre sans fond, le retour à ce que je n'aurais jamais souhaité revoir. Une chute infinie dans un monde dévasté, chamboulé. Je cherche toujours à l'éviter. Quand je la vois ressurgir, je lui fait face, je la confronte à mes souvenirs. J'essaye de me rappeler que ça n'a pas toujours été ainsi, que c'était mieux avant et que je ne devais me rappeler que de ça. Pas de cet "oublies-moi" si dur. Je fais pareil avec la Tienne, quand parfois je repense à elle. Parce qu'elle était là, avec nous, elle parlait, elle délirait, elle souriait. Et puis. Elle me manque parfois. Je me souviens de ce qu'elle me chantait quand on restait toutes les deux. Je me souviens de sa mélodie, qui me fait toujours penser à elle. De sa voix, de son sourire, de ces yeux derrière ces lunettes qui lui tombaient toujours sur le nez. De son baladeur qui tombait dans les jeans trop grands. De nos fous rires au sujet de la Gni d'Espagnol, et de la porte qu'elle prendrait dans la salle 180. De mes baskets qu'elle n'aimait pas. De nos chamailleries au sujet de la valeur des écoles. De notre commune répugnance pour les Maths. De sa façon de se tenir en cours, d'être génée, de s'énerver. De son ptit regard joueur, amusé ou sentimental. De pleins de détails. Je ne pense pas qu'il faille chercher à se cacher face à au souvenir. Ce que je considère que tu as fait pendant longtemps, à tort. Tu t'es cachée seule avec toi, comme tu pouvais pour te protéger de ces agressions que nous étions pour toi. Tu t'es aussi cachée dans notre univers, après comme tu le dis si bien. Ton refuge. C'est un monde illusoire, un rêve sans majuscule, comme une drogue. Au sens où il te force à penser à autre chose, où tu y deviens dépendante, et où tu te sens vidée quand tu en sors, hors du temps des choses et des gens. Tu n'en as plus besoin. C'est un cercle vicieux qui t'empêche de considérer les choses comme tu le devrais peut être. Oui, ça t'a aidée je l'accorde. Mais tu n'en es jamais vraiment sortie. Tu as cultivé ton souvenir dans ta bulle. Tu ne l'as pas affronté tel qu'il l'était réellement. Tu l'as peut être mystifié aussi, sous forme de Douleur, de Passé, ou de "Dark Side" dont tu te serais séparée, mais qui t'accompagnerais toujours. Ainsi que la Mienne m'accompagne dans mes décisions, comme ce Il ancien et anodin -objectivement- reste avec moi et revient quand je ne vais pas bien, comme pour mieux me narguer et me dire "tu as beau sourire, tu sais bien que je reviendrai toujours, n'oublies pas qui je suis, je suis ton "Dark Side"". Façon imagée.
Tu évoques mon Dieu personnel (fils), tu évoques le vide, l'affront à la vie et la mort aussi. Dieu fils a connu l'amour qui disparaît... dans un accident de la route. Il a été comme toi. Il a connu beaucoup de bas. Il n'en parle pas, ça reste là mais il m'a moi maintenant. Un crash en avant. Qui, avec les années, se dissipe peu à peu. Sans jamais disparaître, parce que c'est une partie intégrante de sa vie, mais qui passe au second plan la majorité du temps. Tu peux donc constater pour ce que tu en sais, que l'on peut vivre sans se meurtrir sur le passé (même si c'est nécessaire parfois, pour avoir conscience d'exister), et même être bien. Sans, sans cesse, s'y référencer.
Tout ce baratin pour t'écrire, Inconnue, que chacun à sa façon de voir les choses, visions qu'il faut considérer avant de condamner. Si tu penses qu'il t'enlève ce que tu aimes. Il pense qu'il te donne une chance de sortir de ton mutisme travailleur (?) par exemple. Il est là, il agit comme chacun de nous ainsi que sa conscience le lui dicte. Il ne réalise pas ce que tu ressens quand il le fait. Il ne mérite pas nécessairement sa sentence.

Ma très chère Inconnue. Parce que tu sais que je resterai là quoiqu'il advienne car ça a toujours été le cas. Parce que je ne suis certainement ni objective ni courageuse, ni très réfléchie. C'est ainsi que vont les choses à mon sens, choses que je ne peux dire de façon très claire autrement qu'avec un clavier.
Inconnue, j'espère que tu comprendras le message essentiel. J'espère que, même si ça ne t'apporte rien, tu l'accepteras simplement comme un témoignage ou un point de vue que tu ne peux juger. Juste un apport différent.

Inconnue, cette chanson me fait parfois penser à toi. Pour te souhaiter une bonne nuit, je t'embrasse très fort et t'en laisse les mots.

Le ciel ne sera plus jamais aussi noir qu'il n'est aujourd'hui. Comme un soleil ensorcelé, tes yeux se perdent dans mes nuits. On n'était pas du même monde, mais qu'est-ce que ça fait maintenant ? Puisque les anges et les colombes se sont enfuis avec le vent... Depuis que t'es montée là-haut, les anges n'ont jamais été plus beaux... Depuis que t'es montée là-haut, ici moi je me sens toujours de trop... [Et je t'emmènerai.] Paraît que t'étais une princesse. Moi je n'en ai jamais connue... Juste des larmes et des détresses, et ma chanson un peu perdue. Si un jour tu veux redescendre, sache que mon cœur est ouvert et qu'il saigne à n'en plus comprendre où est l'eden où est l'enfer. Depuis que t'es montée là-haut, les anges n'ont jamais été plus beaux... Depuis que t'es montée là-haut, ici moi je me sens toujours de trop.
[D. Saez, Montée là haut]

Je t'aime fort.
[Ecrit par mondaye] [Jeudi 7 Juin 2007, 00:08] [L'éternité du passé] [Bouffées d'air frais] [L'éphémère du futur]
[Y aller de son commentaire]



[Commentaires]

 
Perfect-plank
Perfect-plank
07/06/07
à 08:31

saez

Ca me fait toujours bizarre, Saez...
C'est mon premier amour qui m'avait fait découvrir, mon amour, mon Grégoire ; j'étais sa princesse.
Je n'ai plus jamais écouté une seule chanson depuis qu'il est mort.
Je n'en ai pas eu le courage.

Mais je crois que je suis prête pour ça maintenant, je vais filer me racheter tous les albums...
[Adresser une répartie cinglante]

 
mondaye
mondaye
07/06/07
à 09:55

Re: saez

Je peux te prêter Debbie si tu veux, il traîne dans un coin. C'est mon favori.

Ah, Saez. Toute une jeunesse de rêves et de passions.
Je pense que tu peux en effet l'écouter sans entraves. La plupart de ses chansons, je me plais à le penser, doivent être faites pour nous faire pleurer, et nous remémorer pleins de souvenirs pas forcément joyeux.
Tu devrais parfois savourer les souvenirs de ton Grégoire à travers ces chansons. Ca peut te faire du mal, mais ça t'épancherais peut être. Bien que tu sembles réussir sans ça. Mais bon, que ce soit maintenant ou quand tu seras vieille et ridée hein... Ca fait du bien de revenir sur ce qui fait mal parfois, ce que je disais à l'Inconnue qui le fuit.
Ce n'est qu'un point de vue. Ca évite d'y penser tout le reste de la journée, dans mon cas toujours.

Profites des promos qu'il doit y avoir ;)

Et bonne chance pour le 15 ^^


[Adresser une répartie cinglante]

 
tiftif41
tiftif41
02/09/07
à 22:33

jai jamais vu un article aussi bo et emouvent....ya des blessure de la vie ki ne peuvent pas se guerir et jen sui la preuve, je souffre tou les jour dune douleure de coeur ki ne peu etre guerir mais je me bat car je pense kil y a dotre solutions ke de rester la a ce mutiler meme si sa fait du bien... je croi ke ya des choz ke je nai pas tro compri dan cette article mai je vai le relire et pas kune foi... dan la vie on ce bat koi kil arive. sincerement mondaye jai jamais vu un article osi bo ke le tien sa ma bocou fai reflechir et je croi ke maintenan lopital ne cera plu mon issu de secour...

tiftif41

[Adresser une répartie cinglante]



[Copyright 2004 - 2021 © mondaye. Blog sous License Creative Commons.]