Lors d'un de mes anniversaires (2001), mon frère était venu passer quelques jours avec sa petite amie, qui avait une fille de mon âge. Je ne l'ai vue qu'une fois, mais je ne l'oublierais jamais... Marjorie. Je ne la reverrais sans doute pas (elle a dû partir en Allemagne...). Souvenir de ces instants passés près d'elle :) [Ode à moi dedans, m'en veuillez point :/]


Il était une fois, une petite princesse qui habitait un superbe palais, dans un pays merveilleux.
Mille cours d'eau joyeux dévalaient les hautes montagnes et dans l'air s'élevait le chant mélodieux des oiseaux qui fêtaient ainsi leur joie de vivre.
La petite Laëtitia avait tout pour être heureuse... et pourtant, son regard trahissait une profonde tristesse.
Ses parents, qui l'adoraient, avaient tout essayé afin de chasser sa mélancolie. Comblée de cadeaux, les jouets les plus extraordinaires s'entassaient dans une chambre sans que la jeune princesse n'y accorde le moindre intérêt.
Bientôt, chacun dans le royaume chercha une solution pour amuser l'enfant. Dans l'espoir de la faire rire, on organisa un grand concours de grimaces. Sans succès...
Tous les acrobates de la région furent invités à se produire en spectacle au palais. En vain...
Les montreurs de singes eux-mêmes ne réussirent pas à distraire Laëtitia de sa tristesse !
A bout de ressources, on fit venir le médecin de la Reine qui prescrit alors u ne tisane de clochettes des bois, un sirop d'anis étoilé et deux doigts de jus de raisin pétillant au lever.
Mais Laëtitia était toujours aussi triste... Un vieux monsieur barbu proposa même d'installer quelques mouettes au chevet de la fillette, car tout le monde sait que le rire est contagieux.
La première demoiselle d'honneur, elle, pensa que la princesse souffrait d'être enfermée dans son trop beau palais.
On autorisa donc la petite fille à jouer dans la rue, et on dessina dans le parc une gigantesque marelle pour tous les enfants du pays.
Rien n'y fit, Laëtitia s'ennuyait.
Désespérés, le Roi et la Reine allèrent consulter un très vieux clown, retiré dans un petit village de montagne :
- "Notre enfant est tellement triste, conseillez-nous ! pour lui donner le plaisir de vivre, dirent-ils. Le vieux clown réfléchit quelques instants, sourit, puis déclara :
- Si la princesse est si triste, c'est que son coeur est vide ; maintenant, retournez au palais et confectionnez-lui un grand coeur en feutrine rouge. Vous y mettrez un feu de joie, un plaisir de douceur et un éclat de rire."
De retour au château, le Roi consulta les plus grands savants du royaume pour tenter de comprendre le mystérieux message du clown.
- "Sire, si vous placez du feu dans el coeur de feutrine, il va brûler !" dit un conseiller.
Tout le monde s'interrogeait, perplexe, quand un papillon aux couleurs chatoyantes se posa sur la main du Roi après avoir joyeusement voleté dans la salle du trône.
- "Voilà notre feu de joie !" s'écria la Reine. Le Roi, qui croquait des berlingots pour calmer son anxiété, demanda :
- "Mais qu'entendait donc le vieux clown par "un plaisir de douceur" ?"
Tout à ses pensées, il portait machinalement une nouvelle friandise à sa bouche, lorsque, soudain, il s'exclama :
- "Mais ce berlingot rouge est, en vérité, un plaisir de douceur !
- Voilà deux énigmes résolues !" enregistra un comptable du palais.
- "Sire, en dépit de votre infinie sagesse et de votre immense pouvoir, comment parviendrez-vous à introduire un éclat de rire dans ce coeur en tissu ?" demanda un courtisan en s'inclinant très bas.
Personne ne trouvait de réponse : ni les savants, ni les ministres, ni les conseillers, ni les enfants, ni même les poètes.
A court d'idées, le Roi plaça tout de même dans le sac en forme de coeur le papillon et le berlingot. Puis, il appela Laëtitia.
- "Vois mon enfant, lui dit-il avec tendresse, ce sac est à l'image du bonheur : il renferme la joie et la douceur de vivre. Ouvre-le, il t'appartient maintenant."
En voyant le papillon butiner le beau berlingot écarlate, Laëtitia ne put retenir un sourire : "Il croit que c'est une fleur", dit-elle, soudain radieuse.
Le papillon vint aussitôt se poser comme un doux baiser, sur la joue de Laëtitia et la chatouilla délicieusement de ses ailes délicates. La petite princesse se mit alors à rire haut et fort. Cette explosion de gaieté fut véritablement un enchantement pour toute l'assistance.
- "Voilà enfin l'éclat de rire que j'espérais depuis si longtemps !" s'écria le Roi, très ému.
Immédiatement, il décréta que le papillon deviendrait son emblème et que cette date serait désormais considérée comme une fête nationale : la fête du rire !...
Les enfants du royaume ne furent pas oubliés car, chaque année, à cette occasion, ils reçoivent de délicieux berlingots de toutes les couleurs. Et ils assistent aussi à un merveilleux lâcher de papillons !
Depuis ce jour, il n'existe pas de plus grand bonheur que celui d'êre aux côtés d'une Laëtitia, tant sa joie de vivre est contagieuse et son rire communicatif !