Encore malade. Encore pire. Mais ça passera. Ca me donne juste envie de dormir. Envie de mettre la vie en pause, juste le temps que ça passe. Une flemme importante. Et mal à la tête. Et ca passera.
Dans un mois, notre première année. Un an, c'est long. Trop ? Je ne sais pas. Juste que j'ai pas l'habitude de fêter un truc avec d'autres gens. Je fête souvent un truc toute seule. Parce que c'est aussi de très beaux moments.
Un printemps. Le soleil qui se couche, de 21 heures à 22h30 à peu près. La tête dans les nuages. Et le regarder descendre, tout doucement. En pianotant peu. Avec Butterflies & Hurricanes, Listen To The Rain et Sweet Dreams en fond. Et quand c'est fini, parler. Parler à n'en plus savoir qui je suis, où je suis, ce que je fais. Mais en étant consciente dans mon inconscience. Regarder le plafond blanc dans les instants vides. Et parler encore. Se faire désirer. Se faire engueuler. Pardonner. Et revenir sur un coup de tête. Et oui, c'est vrai, j'étais inconsciente. Mais c'était bien, l'inconscience. Un peu trop. Regarder le ciel quand je marche dans la rue, sûre de moi, sûre d'être ce que je suis vraiment, moi, et rien que moi. Sûre d'avoir une attache. Sûre qu'un jour, il y aura quelqu'un qui m'attendra sur le banc. Je dormais debout, je rêvais debout. C'était bon. Et retourner à la réalité, c'est dur. Même quand on est soutenu, peu importe la façon.
Je suis nostalgique du passé. Je ne sais pas pourquoi. Peut être qu'être malade a tendance à me déprimer un peu. Je ne suis nostalgique que d'un seul passé. D'un moment où j'ai eu l'impression de vivre pleinement, d'apprendre, puis de tout savoir, d'évoluer, de bouger un peu dans mon quotidien. Où j'ai eu l'impression d'être vraiment moi. Pas celle que l'on voyait tous les jours, pas celle que l'on trouvait intello, ou bizarre. D'être appréciée à une juste valeur. Un peu abrutie, certes. Mais c'est l'inconvénient (ou l'avantage parfois) de l'âge. D'un autre point de vue, on dira : complètement abrutie. Et pourtant, peut être pas tant que ça. Je me plais à le croire en tout cas.
Et puis, ces envies si forte de me sentir vivante, de me faire du mal, et de me plonger dans mon monde duquel je me sentais arrachée. Pression de la réalité. Chute. Beaucoup de jours à errer dans le noir, sans savoir où aller. Et des sourires auxquels je m'accroche. Et puis, ça commence à passer. La roue tourne, je parle de nouveau. J'étais dans une torpeur que personne autour de moi ne comprenait. Et puis, j'ai changé. J'ai rejoins les vivants, sans trop savoir comment. Et j'ai obéis. Oui, je ferai du mieux que je peux dans mes études. Oui j'aurai mon Bac, oui j'adorerai tout ce qui est fun, j'écouterai de la musique vraiment cool qui dit "fuck la société !", je m'habillerai comme une pouf, j'aimerai de tout mon coeur quelqu'un, puis je ferai des études, pas trop longues quand même. Je me trouverai un nid, je m'y installerai, je travaillerai, j'aurai un mari, des enfants, un chien qui me fera chier, et je serai enterrée avant d'avoir dit "j'aime ma vie". Mais je serai heureuse comme ça. Personne n'en doute.