Vacances. Elle. Lui. Eux, nous.
 Parce que je ne fais rien de mes journées... Rien du tout, absolument rien. C'est toujours pareil, la même rangaine. Et j'étais contente.
Je me lève quand Arnaud part, vers 8 heures. Je déjeune devant le PC, en musique. Parce qu'il n'y a que ça qui me satisfait, pratiquement. Je me lave, et je retourne devant le PC, pour parler. Mercure tombe, je m'y ennuie, et je n'ai pas d'idées. Ou elles sont trop vagues. Je laisse faire. Tant pis. Je regarde la télé ensuite, moi qui avait arrêté. Malcolm, deux fois. Et je mange. Et parfois Cathy vient. Sinon je regarde un film. Ou je m'allonge et j'écoute la musique, en attendant que le temps passe. Qu'ils reviennent tous. Je sais que je perd mon temps à tourner en rond comme ça. Mais j'ai le sentiment de ne rien pouvoir faire. Alors forcément.
 Parfois je parle. On me dit de réfléchir. A croire que j'ai complètement perdu cette capacité, je m'interroge. On peut devenir conne en s'en rendant compte ? Oui.
Ma vérité sur le monde. Je pensais tout savoir. Mais c'est vrai que je ne comprends plus rien. Pourquoi ai-je changé ? Pour lui ? J'étais déjà comme ça, avant. Puis il y a eu cette année "révélation". Révélation, sombre. Et je ne m'en remet pas. Que dois-je faire ? Ou dois-je aller ?
 J'aime ces filles, intelligentes, musiciennes brillantes qui voient le monde avec les yeux de Saez, créatrices, muses.
 Tout ce que j'ai toujours écrit, ou pensé, je l'ai fais en musique, jamais dans le silence. Que ferait-on sans ? Tellement de mots. Je ne sais pas. Plus.
 Est ce que je suis sûre de moi ? Sûre de ce que j'avance ? Je ne lui avais pas parlé de cette façon depuis des mois, et des mois entiers. Je devais en avoir vraiment besoin. Tout est sorti tout seul, alors même que je ne suivais pas très bien. Non, je ne sais pas où je vais, pas exactement du moins. En tout cas j'essaye. Non, je ne sais pas ce que je fais, pas exactement du moins. En tout cas, je le fais.
 Pourquoi les rêves se perdent quand on grandit ?
 Quoique l'on soit devenues, je l'aime, parce que c'est tout un monde. Je ne sais même plus de quoi je parle.