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[Décembre]
On commence souvent par dire "je me souviens.." quand on souhaite raconter un souvenir ou un quelconque moment passé. "Je trouve dans un sourire, la flamme de mes souvenirs..." Moi, j'ai envie de me souvenir de ces trois jours. Toujours. Aussi clairement qu'aujourd'hui où que le lendemain de ces instants près de lui. Nous avions tout planifié à l'avance. Arnaud avait pris le train. Il était passé par Paris, ce qu'il détestait. Ses billets étaient depuis longtemps réservés. Il nous avait fallu tellement de patience. Il devait arriver depuis Paris Nord à Montdidier en même tant que Jérôme (Von), que je voyais aussi pour la toute première fois, le Lundi 27 Décembre 2004 à 11:20. La veille, j'avais rangé et nettoyé dans ma chambre tout ce qui m'était passé sous la main, tellement je stressais. Laurène aussi. Elle serait avec moi, surtout pour voir Jérôme, son ami depuis quelques années. C'était notre première IRL, et elle était double ! Au début, je me suis dit que je devais me faire particulièrement belle. J'ai toujours complexé, à beaucoup de niveaux. Seulement, au final, j'ai pensé : "Si je suis très bien le premier jour, il me trouvera négligée après. Mieux vaut être normale d'abord, et ensuite m'améliorer si le coeur m'en dit. En plus, ça évitera qu'il se lasse trop." Bien sûr, je savais qu'il m'aimerait quoique je fasse, mais les doutes à cet instant étaient très nombreux : et si nous deux ça n'allait pas ? Il fallait prendre le risque, c'était trop tard pour reculer, surtout maintenant que je pensais ne plus pouvoir me passer de lui. Le jour J, je me préparais donc en conséquence. Je déjeunais, me lavais, m'habillais et vérifiais Izzy sur mon ordinateur. Vers 11:00, ma mère et moi moi partîmes la chercher dans la Clio grise. Je sonnais à la porte de mon amie, puis montais avec elle à l'arrière. Nous étions très liées à cette époque, comme des soeurs, des amies vraiment très proches, et je voyais bien qu'elle était nerveuse. Tout comme elle le voyait pour moi. Nous échangions vaguement nos impressions, tandis que ma mère se garait sur le parking de la gare. Nous descendîmes, et nous rendîmes près du quai, attendre, pendant que ma mère fumait une cigarette près de sa voiture. Elle a eu la bonne idée de nous laisser tranquille. Mon amie et moi n'en pouvions plus. Comme lors de notre rentrée au lycée. Rien que d'y penser... Et la sensation augmentait à chaque seconde qui s'écoulait. Mains moites, coeur qui bat la chamade. Nous passions nos dernières minutes solitaires à nous regarder, incapable, ni de dire un seul mot, ni de penser quoi que se soit. Et le train arriva en gare. J'aurais pû fuir à toute jambe, et je suis persuadée que Laurène m'aurait suivi, si ce n'est devancée. Beaucoup de voyageurs descendirent. Elle me chuchotait des "oh lala non..." en riant nerveusement, signe de sa panique, comme avant chaque moment qui précédaient nos actions ridicules, par exemple lors du spectacle de cours de latin... Je n'avais, à ce moment, plus qu'une vague idée de son visage. Mais, tandis qu'il s'approchait, je sû que c'était lui. Je suis certaine qu'il pensait la même chose. Je ne sais pas pourquoi. A la façon dont il m'a regardé peut être, car il me semble que je n'ai pas réagi tout de suite. J'ai souri. A lui, mais aussi un peu à cause de Laurène, que la situation faisait rire. Elle n'était pas la seule, mais je me retenais un tantinet. Je savais bien qu'avec elle, je serais plus détendue. Elle me rassurait un peu : nous pourrions toujours faire les connes, au pire ! Il s'avanca vers moi, un petit sourire aux lèvres. Il avait sa veste bleu marine, son écharpe grise, et portait son grand sac de voyage noir. Je ne parviens pas à savoir quels sont les premiers mots qu'il m'a dit, ni ce que j'ai bien pû lui répondre. Peut être un "Salut" auquel j'ai dû répondre bêtement "coucou, ça va ?". On s'est fait la bise, il l'a faite aussi à mon amie. Ils se connaissaient via internet. Il fallait bien commencer quelque part après tout. Je ne sais pas à quoi il s'attendait, mais pour ma part, il était hors de question que je lui saute dessus en l'embrassant passionnément, même si vu d'ici, ça aurait pû être comique. Parce que du haut de mes quinze petites années, c'était relativement la panique : depuis Jhonny, je n'avais jamais voulu embrasser aucun de mes copains, je trouvais ça dégueux, et pensais ne pas savoir m'y prendre. J'avais peur des contacts de ce genre en quelque sorte, peur aussi qu'il n'ai pas connaissance de cette peur, ni de cette ignorance, et qu'il ne veuille aller trop vite à mon goût. Je lui ai dit que ma mère était près de la voiture, mais que nous attendions Jérôme, qui arriva. J'étais amie avec, et je savais bien à quoi il ressemblait, je le reconnu immédiatement. De plus, il était plus timide que nous trois réunis, alors je pris les devants : je lui dit bonjour, Izzy aussi, puis le présentais à Arnaud, à qui il serra simplement la main. Nous allâmes à la Clio. Laurène étant un peu bloquée, je passais en mode "fofolle légère" histoire de détendre un peu l'atmosphère. Et aussi pour me déstresser moi. Je présentais les garçons à ma mère, qui eu l'air soulagé. Arnaud déposa son sac dans le coffre, puis monta entre mon amie et moi à l'arrière, tandis que Jérôme allait à l'avant, devant moi. Je le taquinais un peu, pendant le très court trajet jusqu'à l'hôtel de mon bisounours, où il devait dormir. Ma maman, qui me disait de laisser Von tranquille, ne voulait pas que pour sa toute première visite, Arnaud dorme chez moi. En réalité, c'était surtout mon père qui ne voulait pas, étant très possessif. En tout cas, mon amoureux a alors dépensé une petite fortune dans cet hôtel nommé "le Dijon", juste pour moi. Une fois ses affaires déposées dans sa chambre, nous partîmes sur la route de mon humble demeure, située à 4 kilomètres de là. Arrivés, je leur fis visiter rapidement la maison : il n'y avait pas grand chose à voir ! Tous les quatre, nous entrâmes dans ma chambre pendant que ma mère s'affairait pour le déjeuner. Il n'y avait rien à faire en attendant. Alors Laurène et moi décidâmes d'aller rendre une courte visite à Cathy, qui habitait mon village, pas très loin, et qui souhaitait les voir. Je la prévins par SMS et nous nous mîmes en route. Je me souviens que pendant le trajet, la grande guerre avait été à celui qui serait derrière. Izzy et moi étions le plus souvent devant, les garçons à l'arrière, et nous n'aimions pas imaginer qu'ils mattaient peut être nos fesses. Alors on chahutait. Cela passa sans doute le temps, et nous arrivâmes chez mon amie, qui sortit à notre rencontre. C'était dur de faire la conversation une fois les présentations faites. De toute façon, et heureusement, nous n'avions pas énormément de temps, le repas nous appelait ! Le retour fût très semblable à l'aller, mis à part le fait que nous tentions timidement de nous rapprocher, l'air de rien, Arnaud et moi. Créer un contact. En se poussant l'un l'autre gentillement, et garder ses mains et ses bras sur le corps de l'autre plus longtemps que prévu... Ma soeur avait déjà mis la table quand nous arrivâmes. Elle découvrait son beau frère pour la première fois ! Et il ne lui disait rien qui vaille. En revanche, son ami Jérôme lui semblait aussi sympathique que sur Internet. Sympathique, certes. Mais quel difficile ! Il n'aimait pas grand chose, je le savais depuis un an et demi... chez lui, il se nourrissait exclusivement de pates diversifiées, lorsque sa mère était absente. Alors, ma propre maman ayant peur de tomber sur ce qu'il n'aimait pas, avait juste préparé des spaghettis bolognaises, et des betteraves en entrée... Betteraves qu'il n'a pas mangé, mais heureusement, qu'Arnaud aimait, et Laurène aussi il me semble. Ce fût un repas simple. Je ne me souviens pas des conversations, mais je crois que c'était assez tendu comme ambiance. Le stress n'était pas parti encore. Nous ne mangions tous que très peu par conséquent et, le repas expédié, nous retournâmes dans ma chambre. Nous nous attardions surtout sur le PC, chose peu étonnante quand on sait que nous étions tous des accros à cette machine. J'embêtais Alan via aMSN. Le pauvre... Lui qui ne souhaitait que me rencontrer un jour ne pouvait pas, et devait, en plus de ça, tolérer que d'autres puissent. Pas n'importe quels autres : Jérôme, qu'il n'aime pas, et Arnaud qu'il a en horreur. Il ne s'en est jamais remis je crois. Il complotera d'ailleurs derrière mon dos pour parvenir à combler son retard sur ses ennemis grâce à mon innocente soeur, qui voulait me faire une "surprise". Je ne sais plus ce qu'on a fait entre ces moments, et 14:30, heure où nous sommes repartis à Montdidier pour voir "Les Daltons" au cinéma, film que ma soeur tenait à voir. Il fallait bien s'occuper... Arrivés et le paiement effectué, nous choisîmes des places sur la droite de la salle. Il y avait je crois de gauche à droite Jérôme, Ingrid, Laurène, Arnaud et moi. Le film commence et se déroule. C'est vraiment le pire film que j'ai eu l'occasion de voir ! Mais il a été tellement important... Un tel navet pour notre premier ciné ! Dès le début, il m'a pris la main et s'est rapproché de moi. J'ai regardé le film la tête sur son épaule, calinant ses doigts, que j'adorais déjà. C'est dans cette salle sombre qu'il m'a dit en chuchotant son premier "je t'aime". C'est aussi là que j'ai chuchoté le mien, le premier, le tout simple mais si crucial "je t'aime aussi". C'était tellement vrai. Nous commencions à nous trouver. La séance terminée, les autres sortirent. J'ai bien vu qu'il voulait rester un peu avec moi, rien que nous. Mais ce n'était ni l'endroit, ni le moment, et j'avais encore quelques craintes. Je lui dis qu'il fallait que l'on sorte. Alors, sans lâcher ma main, il m'a guidée vers l'extérieur. Laurène souhaitait aller chercher un de ses DVD chez elle, à regarder ensemble chez moi, en attendant que ma mère n'arrive. En effet, mon amie n'habitait pas très loin du cinéma, alors nous nous mîmes en route. Elle rapporta "Freddy contre Jason". Je n'approuvais pas trop le choix, mais après tout, pourquoi pas ? Encore une fois de retour chez moi, nous nous installâmes sur mon lit comme nous pouvions à cinq et regardâmes. Arnaud et moi ne nous étions pas quittés un instant depuis la sortie du cinéma. J'étais sur un petit nuage... Mais il fallut bien en descendre. Le DVD était très "bof" à vrai dire. Enfin, c'était surtout exagéré sans arrêt, mais nous avons tous passé un bon moment quand même. Il était l'heure de ramener Jérôme à la gare et Izzy chez ses parents. Ce que nous fîmes. Par la suite, j'apprendrai que Jérôme avait bien aimé cette journée, qu'il voudrait bien recommencer, même s'il aurait souhaité parler davantage avec Laurène. Arnaud devait revenir avec moi à la maison, car mes parents souhaitaient mieux le connaître, surtout mon père. Pour cela, il restait diner le soir même. Il craignait un peu cette confrontation, mais savait qu'il devait passer par là un jour ou l'autre. De toute façon, ça se passa très bien : on lui posa plusieurs questions, sur ses études, sa famille... Ils parlèrent de choses et d'autres : d'actualité, de politique, de sports ou d'informatique. La télévision étant allumée, les sujets traités ce soir là ouvraient chaque fois un débat, et cela permit à mon père d'être sûr que ça n'était pas un vilain méchant loup. Même s'il n'en était pas convaincu, étant lui même un homme. Il ne l'est toujours pas par ailleurs... mais je crois qu'il apprécie bien son futur gendre, qui lui est fort utile pour le conseiller avant d'acheter du matériel informatique par exemple. Comme me dit un peu plus tard Arnaud, c'est un grand dur qui veut paraître méchant, en vain, on voit qu'il est comme un agneau. Suite au repas, nous montâmes dans ma chambre. Enfin seuls ! Le temps du calîn tant désiré depuis des semaines était venu. Nous nous sommes enlacés tendrement. Il m'a serré fort dans ses bras, par la taille. J'ai passé mes bras autour de son cou, et j'ai posé ma tête sur son épaule. Il a fait pareil. Et on est resté un moment comme ça. Jusqu'à ce qu'on se laisse tomber l'un en face de l'autre sur le lit. Il m'a caressé doucement les cheveux, le visage, le bras, le dos. Il a dit "je vais quand même pas de ploper", et ça m'a fait sourire. On a parlé tout en murmurant. Pour qu'il n'y ai que l'autre qui l'entende. Rien que nous, dans notre petite bulle, notre petit monde fait simplement du bonheur d'être ensemble. Et je lui ai dit mes peurs, il m'a répondu de ne pas m'inquièter, qu'on avait le temps. Lui aussi m'a parlé, de ses propres peurs, de son amour. Des larmes coulèrent. On est resté ensuite enlacés encore plus longtemps, à apprécier le moment présent, en silence. Mais il fallait bien sortir de notre torpeur, il devait rentrer. Mon père le ramena, et je l'accompagnais. Nous nous souhaitâmes "bonne nuit" devant l'hôtel éclairé, et je retournais chez moi, me sentant déjà en manque de lui... Pour ne pas y penser, je parlais avec Izzy de notre journée, et prévoyais celle du lendemain : une sortie à quatre, deux couples, à Amiens. Vincent, Laurène, Arnaud et moi. Réveil assez tôt en ce mardi d'hiver, plutôt beau pour la saison. Je me douchais, et m'habillais. Je n'avais pas déjeuné. Fin prête, et en attendant que Vincent arrive, j'allais sur l'ordinateur. Je vérifiais comme chaque matin mes mails, mon blog, IRC, en écoutant de la musique. L'heure approchait de le retrouver. Il avait été déconnecté. Et Chester débarqua dans ma chambre sans que je ne l'ai entendu ! "Ah ! Maman !" Je sursautais. Le pauvre, lui déjà tout timide de rencontrer ma môman... faisait peur à une de ses amies. Je lui dis bonjour, et lui demandait s'il était content et pressé de revoir sa chérie. Il l'était autant que moi. Nous redescendâmes rejoindre ma mère qui avait déjà mis la voiture en route. Ma soeur dormait, nous n'avions donc pas besoin de fermer la maison. Nous partîmes vers Montdidier. Un petit arrêt chez Laurène, où, comme la veille, je sonnais pour lui dire de descendre, puis un second à l'hôtel de mon bizounours, qui nous attendait devant. Toute cette jeunesse heureuse. Ma mère devait être contente pour nous. Je n'avais jamais pensé qu'elle puisse accepter de faire autant d'allées et venues en si peu de temps, juste pour moi indirectement. J'avais de la chance. Elle me donna de l'argent pour ma journée, et me paya le billet. Chacun fit pareil pour le sien et nous rejoignâmes le train, prêt à partir, dans lequel nous choisîmes des places de quatre. Le TER se mit en marche. Et tandis que le paysage picard défilait plus ou moins rapidement, nous discutions vaguement. Mais c'était surtout "chacun son couple". C'est là que je donnais à Arnaud son cadeau de Noël, qu'il ouvrit. Une gourmette en argent. Quand j'étais petite, je m'étais toujours dit que ce genre de gourmette était vraiment très beau, alors j'avais décidé d'en offrir une à celui que j'aimerais vraiment. Je l'avais fait, et ça lui plaisait. Je dû confier la boîte à Vincent, le seul ayant un sac assez grand pour la contenir. Après cela, le silence ce fit dans notre compartiment, nous nous contentions de regarder par la fenêtre, en pensant à je ne sais quoi. Sans doute à celui où celle à qui on tenait la main.
Trois quarts d'heure plus tard, nous étions arrivés à Amiens. Nous allâmes tout d'abord vers les petites rues à notre gauche, guidés par Chester, qui devait aller déposer quelque chose chez son frère. Sa mission accomplie, nous nous dirigeâmes vers les Trois Cailloux, la rue piétonne de la ville, où étaient situés énormément de commerces en tous genre. Nous y étions arrivés. Les boutiques, cafés, coiffeurs et compagnie s'entassaient les uns après les autres de chaque côté de nous. Au milieu, une allée de jeunes arbres qui ne grandiraient jamais. Et des bancs entre chacun d'eux. Nous passions devant le Mc Do, puis le Gaumont Paris, devant Pimkie et Jennifer aussi. Il ne me lachait pas la main. J'étais tellement bien malgré l'air froid qu'un léger rayon de soleil tentait de réchauffer. Nous étions tellement bien ensemble, on s'amusait tout simplement je crois. Même que nous étions à la traine, les deux autres devant nous n'arrêtaient pas de se plaindre. A tel point, qu'ils finirent par ne plus s'en soucier. Ou si peu. Je ne sais plus comment, je ne sais plus pourquoi. Mais après avoir passé la première ruelle qui divisait les Trois Cailloux, celle juste après le magasin Pimkie, celle juste avant les Galeries LaFayette et la Fnac. Nous avons échangé notre premier vrai baiser. C'est venu naturellement, même de ma part. Je me dis que c'était inné, ce genre de choses, finalement. Et tant mieux, parce que j'aimais bien. On a marché quelques petits mètres, avant de recommencer, et cela sans arrêt ensuite. Comme si, après avoir goûter à quelque chose, on ne pouvait plus s'arrêter. Exactement ça en fait. Vincent et Laurène avaient eu la patience de nous attendre, après avoir fait leur propre tour. Nous décidâmes d'aller voir la Fnac, qu'à ce moment encore, je n'avais pas eu l'occasion de voir. Je n'ai pas vu grand chose durant cette journée de toute manière, à part son regard parfois. Ou des gens qui passaient, en nous regardant d'un air dédaigneux. Des grands mères dont le regard ne laissait aucun doute sur ce qu'elles pensaient de nous, deux jeunes fous sans doute. Il faut dire, qu'à ce moment là, à leur place, je n'aurais peut être pas pensé mieux. Vincent me racontera plus tard que, lorsqu'Arnaud et moi nous étions attardés près de la pharmacie, lui et Izzy nous avait observés. Il avait dit à Laurène : "il ne lui a pas mis la main aux fesses là ?" et elle avait répondu "pis elle se laisse faire !" il me semble. Il avait essayé sur sa copine. En vain, elle avait gueulé gentillement. Je me libérais et me foutais des gens, des autres, de leurs regards, de leurs pensées malsaines. Il n'y avait que lui qui comptait. Que lui, et moi, juste nous deux, nous et notre passion naissante, déjà. Ne pas oublier la Terre, ne pas oublier nos amis. Direction la Fnac ! Dans laquelle j'ai déambulé, et essayé de voir des livres qui m'intéressaient tellement, des albums, tellement, tellement de choses bien. C'était la première fois que je venais ici, c'était tout nouveau pour moi. Et il y avait tout ce que j'adorais ! Mais un certain Bizounours ne l'entendait pas de cette oreille, et s'acharnait à m'arracher des baisers tandis que je repérais les caméras, faussement désespérée. A chaque rayon, peu importe lequel (même ses favoris), nous traînions sans rien faire d'autre... que s'embrasser encore et toujours. Ce qui fera d'ailleurs l'objet d'une série de vannes de la part de Vincent, dans un futur proche. En sortant du magasin, l'heure étant venue de manger, nous allâmes à McDonalds. J'adore ça. Je ne sais plus ce que j'avais choisi ce jour là. Sans doute un menu Lycéen. Et les autres aussi. C'est vague. Après avoir pris nos commandes et payé, nous sommes descendus dans la salle du bas, pour manger. On a choisi une table tout au fond, contre un grand miroir. Et c'était bien de manger en face de ses amis, et de voir quand même son amoureux dans le miroir, l'air de rien. Chester me faisait rire, je ne sais plus tellement pourquoi, sans doute à la tête qu'il faisait lorsqu'il mangeait, ou bien juste son expression naturelle, assez comique lorsqu'il me disait "Quoi ? Pourquoi tu rigoles ?" en souriant, et avec sa salade qui dépassait de la bouche... Et les deux autres qui ne comprenaient pas. Je délirais, tout simplement. Comme souvent. Nous ressortîmes beaucoup plus tard. Le ventre plein, satisfaits. Les boutiques n'était pas forcément ouvertes à cette heure ci, nous allâmes voguer vers la cathédrale. Izzy trouva même à son grand plaisir, une boutique de reptile ! Elle y resta un moment avec Chester. Ca n'intéressait ni Arnaud, ni moi, alors le moment fût à nous. Et encore une fois, nous dérivâmes légèrement... Jusqu'à ce que les autres reviennent. Ensuite, nous sommes retournés à la gare il me semble. Après avoir vaguement errer dans les rues, et au devant des vitrines. Direction : chez moi de nouveau. Ou le Verger, un restaurant-pizzeria que j'adore. Je ne me souviens vraiment plus trop des passages intermédiaires. Enfin... mes parents s'étaient installés en amoureux à l'étage et nous avaient laissés Arnaud, Laurène, Vincent, ma soeur et moi entre "jeunes" au rez-de-chaussée. Ma soeur n'arrêtait pas de guetter mon Bizounours, pour voir s'il ne me touchait pas trop. Je sû plus tard qu'elle racontait une grande partie de nos faits et gestes à Alan. On s'amusait à l'embêter, en s'embrassant derrière le menu. C'était délicieusement bête. On s'est amusé ensemble, une fois encore. Mais ma pauvre petite soeurette... qui supportait tellement mal l'arrivée de cet intrus dans la vie de sa soeur adorée ! Elle s'y fera par la suite. Je pense même qu'elle a fini par l'apprécier... un peu au moins. Après le repas, nous avons raccompagné Arnaud à l'hôtel, Laurène chez elle, et la mère de Vincent est venu le chercher. Rentrée, je me suis mise au PC. Non pas pour parler au Bizounours, mais pour parler à Alan, qui était furieux. Lui parler après les bons moments que j'avais passé m'agaçais, comme s'il me forçait à revenir dans sa réalité, et ce qu'il me racontait, bien que ce soit mon ami, semblait être sans importance, ou si peu que ça me tapait sur les nerfs. J'ai toujours été égoïste, il n'y a toujours eu que moi qui compte à mes yeux, même involontairement. Alors on s'est disputés. J'ai quand même bien dormi. Le lendemain matin, je me réveillais au alentour de 9h30. Comme la veille, je me préparais. Je devais aller le chercher à l'hôtel vers 11h30, pour qu'il passe le reste de la journée à la maison, avec moi. J'avais rangé ma chambre totalement, enfin à ma manière. Mon bordel organisé. Ouvert qu'à quelques rares personnes bien sûr... Et puis, le ménage de fond en comble. Mais ça... c'est presque une habitude chez moi. Il nous attendait avec son sac à terre, devant le Dijon. Il monta à l'arrière avec moi après avoir déposé son bagage dans le coffre. Arrivé, il s'installa un petit peu chez moi. Il n'y eu je crois pas le temps pour un calin avant le repas. Je ne me souviens plus très bien de ce que l'on a mangé. Mais je sais que les instants qui ont suivi étaient merveilleux. Enfin nous deux, seuls, ensemble, encore. Notre chaleur, notre amour, juste nous. Nous. Toi, et moi. Dans notre bulle de bonheur. Un rêve d'amoureux. Et puis, parce qu'il y a toujours quelque chose à faire... Il me donne ma peluche de Noël : un Bizounours tant convoité ! Il est orange clair, avec des petites fleurs sur le ventre. Il s'appelera Mamours, et me rappelera mon propre Bizounours bien vrai. Je l'embrasse et lui saute dessus joyeusement pour le remercier. Il a choisi une folle... Ensuite, il zyeute un peu sur son réseau IRC chéri qui lui manque... Et moi pendant ce temps, je m'occupe du cadeau pour Lycia. Son petit Bizounours Trèfle il me semble, pour lui porter chance. On lui fait un ptit mot. Je râle parce qu'il ne se donne pas la peine d'écrire convenablement. Me voilà classée dans la catégorie des râleuses en chef et des jamais contentes. Je galère un peu pour le paquet, mais j'y parviens. Hop, c'est prêt pour la Poste. Elle le mettra à côté de son ordinateur quand elle l'aura. La fin de l'après midi se déroule trop rapidement à mon goût, et sans doute au sien aussi. On profite de chaque instant. Mais déjà, on sent que ça va être dur. Notre première séparation, la plus difficile. Et ça gâche un peu l'ambiance de la fin. On organise un petit gouter hyper calorique pour calmer ça. Chocolat chaud, et brioche. S'embrasser en mangeant. C'est pas fameux, je vous le dis, aussi grand que soit l'amour qui vous uni à votre partenaire. Mais c'est rigolo. Et c'est bon quand même, la brioche. On rit. Et puis, arrive notre chanson. Celle qui nous fait toujours pleurer. Et là, ça n'a pas manqué. Il n'aime pas que je pleure. Et moi je suis une vraie madelaine, alors c'est pas du tout cuit. Il me parle, me chuchote des petits mots qui me calment et m'apaisent un peu, il m'embrasse tout doucement. Il faut bien que je le laisse repartir, si je veux qu'il revienne un jour. Beau à dire, dur à accepter. Mais finalement, le moment fatidique arrive. Ma soeur nous accompagne elle aussi. Mon père ne veut pas. Ma mère, quant à elle, pense qu'il ne veut pas voir sa fifille adorée fondre en larmes. Trop dur pour lui. J'ai du mal à me contenir durant le trajet. Calins, caresses, entrelacements de nos doigts tendrement. Je résiste. Il monte dans le train. Ca va, je survis. Presque. Il va s'installer à une place. Et puis, il me regarde. Et le voir comme ça, à travers cette vitre... Ca me rappelle combien il est loin, combien l'avoir à mes côtés va me manquer. Combien tout ce que cette vitre m'empêche d'avoir va me manquer en fait. Alors ça part tout seul, et je monte avec lui. Je crois qu'il a fini par verser des larmes lui aussi. On se serre très fort. Encore. Je dois retourner sur le quai. Un dernier "je t'aime fort" sussuré. Et ma mère qui me tend un mouchoir, ma soeur qui me regarde, attristée. Le train démarre, et le voir s'éloigner provoque un nouveau flot. Mais même à travers l'inondation de mes yeux, je ne le quitte pas une seconde du regard. Idem pour lui. Et quand il est loin. Le vide. Ce vide là. Il est comme ça, mais je ne l'aime pas. Il purifie un peu. Il vide. Mais je ne l'aime pas. Jusqu'à ce que je sois rentrée et enfermée dans ma chambre, j'essaye de me retenir. Et puis je m'effondre sur mon lit. Il faut bien que ça sorte, d'une manière ou d'une autre. Et quand je finis par ma calmer et à reprendre conscience de la réalité extérieure à ma bulle de chagrin, je sens son odeur sur l'oreiller, encore présente. Celle là que je vais essayer de garder le plus longtemps possible, mais que l'hygiène m'enlevera. C'est la vie. Je dîne sur le pouce. Le plus dur reste d'avoir à affronter le moindre centimètre carré de souvenir de lui dans ma chambre. J'écris sur mon blog. Ca lui fera plaisir, et il écrira aussi quand il rentrera. Puis, je vais dormir. Je vais rêver. Rêver de notre prochaine fois ensemble. |
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